À Batz, 96 jeunes soldats de 14-18 à retrouver

Article paru dans maville.com le 11 décembre 2012.



Dans le cadre d'un inventaire départemental, la commune de Batz-sur-Mer part à la recherche de l'histoire de 96 de ses jeunes disparus lors de la Première guerre mondiale. L'UNC cherche de l'aide. 

« 1914-2014, le bourg de Batz se souvient... », tel est l'intitulé du projet qu'a présenté, vendredi 7 décembre, dans la matinée, Didier Chossat, maire adjoint de Batz-sur-Mer. La commune de Batz, en août 2014, lors de la célébration du centenaire de la première guerre mondiale, souhaite tirer de l'oubli 96 jeunes (le plus âgé avait 48 ans) soldats batziens morts pour la France, pendant la guerre 14-18.

 À partir de la liste des noms figurant sur le monument aux morts, près de la chapelle du Mûrier ou des tables mémorielles dans la sacristie de l'église Saint-Guénolé, il s'agit de « faire revivre » ces anonymes qui ont perdu la vie au combat, c'est-à-dire retrouver leurs traces, à partir de supports divers et reconstituer leur visage, leur domicile à Batz, leur parcours privé et professionnel, les circonstances de leur décès.

 Cette tâche délicate (problèmes de noms, de prénoms, de date, de localisation, entre autres) a été confiée à l'Union nationale des combattants (UNC) locale. Le président, Georges Cournil et Jean-Marie L'Honen, l'historien de la section, ont accepté cette mission. Un recensement départemental de tous les soldats de 14-18 de Loire-Atlantique a d'ailleurs été lancé par le conseil général. Il est piloté par Jacques Floch, ex-secrétaire des Anciens combattants.

 L'UNC a besoin de tout le monde.  

L'UNC batzienne lance unappel à la mémoire à toutes les familles de Batz. Celles-ci disposent peut-être de témoignages irremplaçables : photos, lettres, objets divers (casque, uniforme, médailles, diplôme, citations de guerre...) ou ont entendu des histoires se rapportant à la vie de leurs ancêtres. Il importe que ces personnes communiquent toutes les informations en leur possession, transmettent toutes les marques et connaissances de cette période. Tous ces « suppléments d'âme » comptent.

 L'UNC a aussi besoin de photographes et de correspondants dans les villages d'où sont originaires beaucoup de soldats, de personnes rompues aux entretiens et aux synthèses. Sur les 96 morts, si 10 sont inconnus, 40 vivaient au bourg de Batz, les autres habitaient Kervalet (13), Roffiat (11), Kermoisan (4), Tregate (3) ou Kerbouchard (3).

 Il s'agit aussi d'intéresser des chercheurs, des personnes maîtrisant l'informatique pour l'accès à tous les types de documents. La consultation des registres d'Etat-civil (naissances, mariages, décès), mines de renseignements, sera facilitée par la mairie, Cathy Lehuédé l'a assuré.

 Déplacements à prévoir 

 Il sera aussi nécessaire dans ce travail de recherche et de mémoire de consulter les archives municipales et départementales, situées à Nantes. Prévoir de se déplacer (covoiturage), de prendre une carte, être capable de lire des microfilms de recensement. Il faudra peut-être consulter les greffes des tribunaux de Vannes et de Nantes qui ont enregistré les disparitions de soldats, souvent plusieurs années après l'événement.

 L'UNC se charge, pour sa part, des recherches sur le site internet du ministère de la Défense et de monter à Vincennes consulter les archives militaires.

 Les équipes, constituées fin février, se réuniront une fois par mois ou deux fois par trimestre, l'objectif étant de faire émerger les visages, la vie, le domicile, la mort de combattants batziens de la grande guerre, pour 2014, à l'exemple de la commune de Campbon.